4 Mars 2013
Je terminerais en disant qu'il ne faut pas chercher à comparer le combiné ou le biathlon avec le ski de fond, nous avons beau être de la même famille du "nordique", ce serait comme comparer en athlétisme le 100m avec le 10000m ou le saut à la perche avec le saut en longueur. Ce sont tous de très beaux sports, là n'est pas la comparaison. Les skis des combinés n'étaient pas les notres, certaines marques de skis marchent mieux dans certaines conditions et d'autres fois c'est l'inverse. Dans le ski, beaucoup de facteurs rentrent en compte et pas seulement la marque de ski je vous l'accorde, mais il est donc difficile de tirer des conclusions. Comme je l'ai déjà dit c'est très compliqué. A bons entendeurs.
Dimanche 3 : 50km classique mass-start= 24ème à 3min de Olsson. J'ai pris du plaisir. J'avais à coeur de faire un beau 50km pour terminer ces mondiaux sur une touche correcte. Sur ce genre d'épreuve, longue très longue, il faut assurément un mental d'acier pour ne pas cèder même dans les derniers kilomètres où le corps est poussé dans ses retranchements. Il faut rester lucide pour ne pas manquer les ravitaillements, hyper importants pour ne pas se déshydrater surtout par une chaleur comme il faisait ces derniers jours. J'ai joué aux avant-postes jusqu'à l'avant-dernier tour, je me sentais très bien. J'ai commis une seule erreur : au premier changement de ski, bêtement je me suis cru dans un skiathlon, j'ai enlevé les dragonnes des mes bâtons comme je devais changer aussi les batons ; heureusement le coach m'a crier de ne pas les enlever, mais quand il a fallu refermer les dragonnes en repartant, mon bâton droit s'est planté dans la neige et l'autre extrémité dans mon ventre avant de casser. Après avoir récupéré un bâton, j'ai eu le souffle coupé les 2 kilomètres suivants, puis c'est rentré dans l'ordre. Mais encore une fois, dans les parties trempées (dans les traces exposées au soleil), nous (les 3 français) étions ventousés. Au début, en cherchant les parties non skiées (hors des traces ou à l'ombre), nous nous en sortions. Mais plus ça allait, moins il y avait de zones non skiées et plus le soleil chauffait, plus la neige était trempées, alors j'ai perdu le contact dans les descentes à l'avant-dernier tour, impossible de revenir. J'ai terminé malgré tout content de boucler ce 50km des mondiaux. Mathias est 31ème et Jean-Marc n'a pu finir.
Samedi 30 : la veille de l'épreuve mythique. Nous avons refait des batteries de tests de mes skis, on joue différent, on verra ce que cela donne. J'ai envie de me faire plaisir sur ce 50km classique mass-start, j'avais tant aimé l'année dernière à Oslo.
Vendredi 29 : relais 4x10km= 9ème. J'ai planté les chances de jouer devant. Après un beau relais de Mathias, je me retrouve scotché dans les descentes, je ne comprends pas, peut-être un mauvais choix de skis car les autres français avaient une bonne glisse ; d'autant plus surprenant que normalement ces skis là sont performants sur cette neige. Nous n'avons pas un staff aussi nombreux que les norvégiens, on n'arrive pas à tout faire en même temps, et si les kinés n'étaient pas là pour aider le staff pour tester et farter, ce ne serait même pas la peine de prendre le départ. Le français est obligé d'être multi-tâche. Robin et Ivan font de beaux relais pour revenir au contact. Je suis frustré et perdu, pourtant je suis convaincu que je suis en forme. Allez, on oublie et ça repart pour le 50km classique dimanche.
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Mercredi 27 : 15km skate ind=18ème à 2min12s de Northug qui s'est sorti les tripes. Un facteur clé manquant mais beaucoup d'incompréhension. C'est dur de savoir clairement d'où vient cette contre-performance. Le staff fait son max chaque jour pour nous donner le meilleur et parfois cela ne marche pas. On est loin d'une science exacte. Je me sentais bien sur les skis, les jambes répondaient bien, j'étais à fond mentalement même si j'étais un peu stressé ce matin. le premier est bien passé, j'étais lancé. Mais le reste de la course, j'ai senti que je perdais en glisse en descente et il fallait fournir plus d'efforts sur les skis pour garder de la vitesse en relance alors que j'étais déjà à fond. Plus ça allait dans la course plus c'était frustrant de savoir que je descendais dans le classement. Malgré tout c'était appréciable d'entendre tous ces encouragements de la famille et des amis venu m'encourager et même des supporters étrangers. Mathias termine 29ème, Robin 45ème et Jean-Marc qui s'est bloqué le dos dès le départ a abandonné. Ce n'est pas idéal pour le relais, mais nous ne sommes pas abattus, notre sport réserve des surprises. Ivan Perrillat est remplaçant.
Mardi 26 : Nous sommes à la veille du 15km skate, l'épreuve sur laquelle je fonde mes espoirs, à moi d'aller chercher le titre ou du moins la médaille. Cependant, du monde peut prétendre à la victoire même si Dario paraît intouchable.
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Dimanche 24 : Team Sprint skate = 6ème à 6sec de la Russie. De bonnes opportunités mais sans concrétiser. J'ai fait équipe avec Jean-Marc pour mon premier Team Sprint au plus haut-niveau. J'effectuais le relais qui franchissait la ligne d'arrivée. Il fallut bien s'échauffer pour se déraidir du skiathlon de la veille et passer le "cut" des demi-finales ; nous sommes tombés dans une demi favorable mais encore fallut-il prendre les devants pour accélérer la course pour espérer passer au temps si nous ne terminions pas au moins 2ème de notre poule. En effet, les deux premières équipes de chaque poule sont qualifiés plus six autres aux meilleurs temps. Jean-Marc se fait casser un bâton dans son dernier tour, un des risques majeurs dans ce genre d'épreuve, il faut alors s'employer pour recoller au mieux le quatuor de tête. Nous prenons la 5ème place à 4sec. La deuxième poule à l'avantage de connaitre le temps de la poule d'avant, il s'avère qu'elle est plus lente nous assurant la place en finale. Fait historique : les norvégiens ne se sont pas qualifiés. une première dans l'histoire du ski de fond. Cela fait donc beaucoup d'opportunités en notre faveur. Avec la neige tombante, la piste est en très mauvais état, le stade est défoncé par les passages. Mais les redoutables russes, suédois et kasaks, entre autres, ne sont pas des cadets. J'essaye de durcir la course au deuxième tour dans une neige qui brasse en bosse qui m'est favorable, en vain, cela ne leur fait même pas mal, j'y laisse des plumes pour le dernier tour. Je suis planté dans les 100 derniers mètres qui n'ont pas été skiés. Dommage. La forme est montante, je retrouve de bonnes jambes, j'espère que cela sourira pour la suite.
Samedi 23 : 30km skiathlon = 21ème à 26sec de Dario Cologna impérial. Encore un truc qui ne va pas. J'ai bien géré les 15km en classique grâce à des skis avec une glisse stratosphérique et un très bon grip. J'ai eu des remarques qui laissaient penser que j'avais des problèmes avec les skis classique quand j'ai été filmé au seul moment de la course où j'ai galéré à me redresser après plusieurs pas de recul ; dans les mass-start, tout le monde se ski dessus ce qui cause parfois des chutes ou simplement des déséquilibres. J'aborde donc le skate avec beaucoup de confiance, les skis sur le premier tour sont bons, musculairement, je m'adapte très bien au changement de technique, je sens que j'ai de bonnes jambes. Comme souvent la partie classique n'a pas fait beaucoup le tri, il ne faut pas encore s'affoler. Mais très vite je vois que mes skis perdent en glisse, à chaque descente, je n'arrive à tenir l'aspiration des coureurs devant moi. Chaque replacement est coûteux en énergie. Je tente un dernier coup dans l'emballage final mais tout espoir s'envole dans l'avant-dernière descente. Jean-Marc prend une belle 10ème place. Mathias 36ème.
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Nous voici à Val di Fiemme, dans le Nord de l'Italie, pour les championnats du monde tant attendus. Le site de Val di Fiemme, nous le connaissons bien, puisque le Tour de Ski y fait étape chaque année. Ce site a également accueillit deux fois les championnats du monde en 1991 et 2003, l'organisation a donc une grande expérience.
Les compétitions officielles démarrent ce jeudi avec le sprint classique où nos coéquipiers Cyril Miranda et Aurore Jean sont alignés. Les journées alternent entre ski de fond, saut à ski et combiné nordique.
Pour ma part, je suis aligné sur toutes les autres épreuves :
- samedi 23 le Skiathlon 30km
- dimanche 24 le Team Sprint skate avec Jean-Marc Gaillard
- mercredi 27 le 15km skate individuel
- vendredi 1er mars le relais 4x10km
- dimanche 3 mars le 50km classique (à voir en fonction de l'état de fatigue)
Ma pus grande chance de médaille est sur le 15km skate, mon format favori. Le skiathlon pour lequel j'ai deux victoires et deux podiums de coupe du monde à mon actif est également une chance de médaille même si je suis moins à l'aise sur le format mass-start. Je mets également une pièce sur le Team Sprint car avec un Jeannot en grande forme, on peut espérer quelque chose, à moins que l'on soit trop entamé après le skiathlon.
le ski de fond à haut-niveau : une passion, un état d'esprit, une rigueur, du plaisir
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